
Manager, déléguer, inspirer : que faire quand on veut tout faire soi-même ?
Manager, déléguer, inspirer : que faire quand on veut tout faire soi-même ?
Le paradoxe du leader surinvesti
Vous êtes engagé, exigeant, impliqué. Vous aimez que les choses soient bien faites — et si possible, faites par vous.
Mais à force de tout porter, de tout vérifier, de tout contrôler, vous vous sentez épuisé, isolé, freiné dans votre impact.
Vous rêvez d’une équipe plus autonome, plus proactive, plus responsable. Pourtant, vous n’arrivez pas à lâcher prise sans culpabiliser ou surveiller.
Ce paradoxe est courant chez les dirigeants et managers performants. Mais il n’est pas une fatalité.
Pourquoi est-ce si difficile de déléguer ?
Déléguer ne se résume pas à transmettre une tâche. C’est une posture intérieure, un rapport à la confiance, à la valeur, et au contrôle.
D’après une étude Gallup (2016), les dirigeants qui délèguent efficacement génèrent 33 % de chiffre d’affaires en plus que les autres. Pourtant, peu s’y autorisent pleinement.
Voici trois freins fréquents que j’observe en coaching :
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Le perfectionnisme : “Personne ne fera aussi bien que moi.”
→ Ce réflexe pousse à tout contrôler, mais finit par brider l’agilité de l’équipe. -
Le besoin de prouver sa légitimité : “Si je ne fais pas, à quoi je sers ?”
→ Ce mécanisme révèle souvent une quête de reconnaissance ou une peur de “ne pas en faire assez”. -
La peur de déranger : “Mon équipe est déjà débordée.”
→ En voulant les protéger, vous risquez de les empêcher de monter en puissance.
Comment commencer à lâcher (sans perdre le contrôle) ?
Déléguer ne signifie pas perdre le contrôle — cela signifie reprendre le contrôle de ce qui est essentiel pour vous.
John Demartini, expert en leadership et performance, rappelle que l’efficacité durable ne vient pas de tout faire, mais de se concentrer sur ce qui a du sens pour vous, ce qui vous énergise naturellement.
Mais que signifie “ce qui a du sens” ?
Selon Demartini, chacun a une hiérarchie de valeurs hautes (rien à voir avec le sens moral du terme).
Ce sont les domaines de votre vie que vous nourrissez naturellement, sans effort ni contrainte. Ce sont ces activités dans lesquelles vous êtes concentré, efficace, inspiré.
Par exemple : développer une vision stratégique, résoudre des problèmes complexes, transmettre, créer, structurer…
À l’inverse, ce qui vous vide, ennuie ou agace se situe probablement en bas de votre échelle de valeurs. Même si vous savez bien faire ces tâches, elles ne vous nourrissent pas.
Et donc, comment déléguer intelligemment ?
Voici quatre pistes concrètes, inspirées du travail de John Demartini :
1. Clarifiez vos vraies priorités
Repérez les tâches où vous êtes naturellement engagé, inspiré, performant. C’est là que vous êtes à votre place en tant que leader.
2. Acceptez de lâcher ce qui vous coûte
Conservez ce qui vous élève. Déléguez ce qui vous tire vers le bas, même si vous pensez bien le faire. Votre temps et votre énergie sont vos ressources les plus précieuses.
3. Déléguez à des personnes alignées avec leurs propres valeurs
Ce que vous redoutez ou négligez, quelqu’un d’autre peut l’adorer. Une tâche anodine ou pénible pour vous peut être hautement valorisante pour un membre de votre équipe, si cela correspond à ses propres moteurs.
4. Repositionnez-vous comme un leader stratégique
Déléguer, ce n’est pas abandonner — c’est un acte de conscience et de lucidité. Cela vous permet de vous recentrer sur votre rôle réel : porter une vision, accompagner, arbitrer, inspirer.
« Vous êtes le plus puissant lorsque vous êtes centré sur ce qui vous importe profondément. »
– John Demartini
Déléguer, c’est aussi faire grandir votre équipe
Ce que vous déléguez devient un levier d’autonomisation pour les autres. Vous leur offrez un espace pour apprendre, expérimenter, prendre confiance.
Vous passez du statut de “chef-orchestre qui joue tous les instruments” à celui de leader qui élève et fédère.
Et paradoxalement, c’est souvent en faisant moins que vous devenez plus impactant, plus serein, plus inspirant.
En résumé
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Vous ne pouvez pas tout faire. Et vous n’êtes pas censé tout faire.
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Ce qui vous pèse mérite d’être confié à quelqu’un que cela stimule.
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Déléguer, ce n’est pas perdre la maîtrise, c’est gagner en cohérence et en leadership.
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Le coaching peut vous aider à identifier vos zones d’excellence, vos freins invisibles, et à construire une posture de leader plus alignée, plus sereine, plus durable.
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Je propose un accompagnement en coaching individuel pour dirigeants, entrepreneurs ou managers souhaitant sortir du surcontrôle et développer un leadership plus fluide, centré et stratégique.
Vous vous reconnaissez dans cet article ? Parlons-en lors d’un premier échange.