Comment prolonger les bénéfices des vacances et retrouver de l’énergie au travail ?

Comment prolonger les bénéfices des vacances et retrouver de l’énergie au travail ?

Comment prolonger les bénéfices des vacances et retrouver de l’énergie au travail ?

Il est fréquent de constater que les bénéfices des vacances disparaissent dès les premiers jours de reprise. J’ai récemment été interviewée par Libération autour de cette question :
« Comment ne pas perdre les bénéfices des vacances après quelques jours de reprise ? »

Cette question m’a fait réaliser que la vraie interrogation est plus profonde : notre rapport au travail. Si les vacances ne suffisent pas à nous recharger, le problème ne vient pas des congés, mais de notre quotidien professionnel.


Bien-être en vacances : ce qui nous régénère vraiment

Beaucoup pensent que les vacances font du bien automatiquement. En réalité, notre régénération dépend de ce que nous faisons pendant ces jours de pause. Voici trois clés pour prolonger le bien-être en vacances et au retour au travail :

1. Passer plus de temps en extérieur

Marcher, randonner, nager ou simplement profiter du soleil stimule l’humeur, réduit le stress et améliore la créativité.
Astuce bien-être : Même après la rentrée, consacrez chaque jour un moment à l’extérieur pour maintenir votre énergie.

2. Se reconnecter à son corps

Pratiquer des activités physiques, artistiques ou sensorielles permet de sortir de la surcharge mentale et de réduire l’anxiété.
Astuce bien-être : Intégrez au moins 20 minutes par jour d’une activité qui sollicite vos sens.

3. Oser la nouveauté

Découvrir de nouveaux lieux, tester des activités inédites ou changer sa routine nourrit la vitalité émotionnelle et renforce la résilience.
Astuce bien-être : Même de petits changements dans votre quotidien professionnel peuvent créer un regain d’énergie.


Pourquoi les vacances ne suffisent parfois pas : l’épuisement professionnel

Si les bienfaits des vacances s’évaporent en quelques jours, il est temps de regarder la source réelle de votre fatigue : votre travail.

Les signes d’un travail qui épuise

  • Vous êtes vidé·e mentalement dès le début de la semaine.

  • Les tâches quotidiennes semblent dépourvues de sens.

  • Vous n’avez plus l’impression d’apprendre ou de progresser.

Dans ce cas, la vraie question n’est plus « Comment prolonger les vacances ? » mais « Qu’est-ce qui dans mon travail me vide au point que même les vacances ne suffisent pas à me recharger ? »


Quelques exemples de causes de l’épuisement professionnel

1. Manque de sens

Le travail est un vecteur de développement et de contribution. Quand il devient source d’épuisement ou d’angoisse dès le retour de vacances, cela peut être le signe d’un décalage entre ce que nous faisons et ce qui nous épanouit.

Si les réponses aux précédentes questions sont négatives ou incertaines, il n’est pas surprenant que les vacances paraissent artificielles, comme une pause qui ne peut rien contre un quotidien insatisfaisant.

2. Pression de la performance

Dans certaines entreprises, la culture de la performance et de la perfection impose une pression qui dépasse largement ce qu’une personne peut supporter.

Il arrive aussi fréquemment que cette pression on se l’impose tout seul.

  • J’ai par exemple accompagné une enseignante travaillant dans une classe préparatoire réputée qui se donnait pour objectif de préparer des cours de telle sorte qu’ils ne sucitent aucune question. Une question posée était pour elle synonyme d’échec.

  • J’ai travaillé avec des thérapeutes qui s’infligent beaucoup de pression en terme de résultat de leurs patients ou clients. Par exemple certains thérapeutes ou coachs attendent des résultats immédiats de leurs clients, ce qui est irréaliste et anxiogène.

Ces attentes constantes créent une fatigue psychique qui efface rapidement les bénéfices des vacances et empêche toute récupération durable.

 


Repenser son rapport au travail pour un quotidien plus épanouissant

Pour retrouver énergie et motivation, il est essentiel de réaligner votre travail avec vos valeurs et vos besoins. Voici quelques étapes concrètes :

  • Réévaluer vos objectifs professionnels et vos priorités.

  • Identifier et réduire les sources de pression inutiles.

  • Chercher des missions offrant autonomie, apprentissage et contribution.

  • Envisager une réorientation professionnelle si le décalage avec vos valeurs est trop important.

 


Et si cette rentrée était celle de votre bien-être au travail ?

Ne laissez pas l’énergie de vos vacances disparaître en quelques jours. Cette rentrée est l’occasion idéale pour reprendre le contrôle de votre quotidien professionnel.

💡 Action immédiate :

  1. Prenez 10 minutes pour écrire ce que vous aimez et ce qui vous vide dans votre travail.

  2. Choisissez une action simple à mettre en place cette semaine pour reconnecter avec ce qui vous fait sens.

Vous n’avez pas à le faire seul·e. En tant que coach professionnel et psychologue, je peux vous aider à clarifier vos priorités, alléger les pressions inutiles et construire un quotidien professionnel durablement épanouissant.

Manager, déléguer, inspirer : que faire quand on veut tout faire soi-même ?

Manager, déléguer, inspirer : que faire quand on veut tout faire soi-même ?

Manager, déléguer, inspirer : que faire quand on veut tout faire soi-même ?

Le paradoxe du leader surinvesti

 

Vous êtes engagé, exigeant, impliqué. Vous aimez que les choses soient bien faites — et si possible, faites par vous.
Mais à force de tout porter, de tout vérifier, de tout contrôler, vous vous sentez épuisé, isolé, freiné dans votre impact.
Vous rêvez d’une équipe plus autonome, plus proactive, plus responsable. Pourtant, vous n’arrivez pas à lâcher prise sans culpabiliser ou surveiller.

Ce paradoxe est courant chez les dirigeants et managers performants. Mais il n’est pas une fatalité.

Pourquoi est-ce si difficile de déléguer ?

 

Déléguer ne se résume pas à transmettre une tâche. C’est une posture intérieure, un rapport à la confiance, à la valeur, et au contrôle.

D’après une étude Gallup (2016), les dirigeants qui délèguent efficacement génèrent 33 % de chiffre d’affaires en plus que les autres. Pourtant, peu s’y autorisent pleinement.

Voici trois freins fréquents que j’observe en coaching :

  • Le perfectionnisme : “Personne ne fera aussi bien que moi.”
    → Ce réflexe pousse à tout contrôler, mais finit par brider l’agilité de l’équipe.

  • Le besoin de prouver sa légitimité : “Si je ne fais pas, à quoi je sers ?”
    → Ce mécanisme révèle souvent une quête de reconnaissance ou une peur de “ne pas en faire assez”.

  • La peur de déranger : “Mon équipe est déjà débordée.”
    → En voulant les protéger, vous risquez de les empêcher de monter en puissance.

Comment commencer à lâcher (sans perdre le contrôle) ?

 

Déléguer ne signifie pas perdre le contrôle — cela signifie reprendre le contrôle de ce qui est essentiel pour vous.
John Demartini, expert en leadership et performance, rappelle que l’efficacité durable ne vient pas de tout faire, mais de se concentrer sur ce qui a du sens pour vous, ce qui vous énergise naturellement.

Mais que signifie “ce qui a du sens” ?

 

Selon Demartini, chacun a une hiérarchie de valeurs hautes (rien à voir avec le sens moral du terme).
Ce sont les domaines de votre vie que vous nourrissez naturellement, sans effort ni contrainte. Ce sont ces activités dans lesquelles vous êtes concentré, efficace, inspiré.

Par exemple : développer une vision stratégique, résoudre des problèmes complexes, transmettre, créer, structurer…
À l’inverse, ce qui vous vide, ennuie ou agace se situe probablement en bas de votre échelle de valeurs. Même si vous savez bien faire ces tâches, elles ne vous nourrissent pas.

Et donc, comment déléguer intelligemment ?

 

Voici quatre pistes concrètes, inspirées du travail de John Demartini :

1. Clarifiez vos vraies priorités

Repérez les tâches où vous êtes naturellement engagé, inspiré, performant. C’est là que vous êtes à votre place en tant que leader.

2. Acceptez de lâcher ce qui vous coûte

Conservez ce qui vous élève. Déléguez ce qui vous tire vers le bas, même si vous pensez bien le faire. Votre temps et votre énergie sont vos ressources les plus précieuses.

3. Déléguez à des personnes alignées avec leurs propres valeurs

Ce que vous redoutez ou négligez, quelqu’un d’autre peut l’adorer. Une tâche anodine ou pénible pour vous peut être hautement valorisante pour un membre de votre équipe, si cela correspond à ses propres moteurs.

4. Repositionnez-vous comme un leader stratégique

Déléguer, ce n’est pas abandonner — c’est un acte de conscience et de lucidité. Cela vous permet de vous recentrer sur votre rôle réel : porter une vision, accompagner, arbitrer, inspirer.

« Vous êtes le plus puissant lorsque vous êtes centré sur ce qui vous importe profondément. »
– John Demartini

Déléguer, c’est aussi faire grandir votre équipe

Ce que vous déléguez devient un levier d’autonomisation pour les autres. Vous leur offrez un espace pour apprendre, expérimenter, prendre confiance.
Vous passez du statut de “chef-orchestre qui joue tous les instruments” à celui de leader qui élève et fédère.

Et paradoxalement, c’est souvent en faisant moins que vous devenez plus impactant, plus serein, plus inspirant.

En résumé

  • Vous ne pouvez pas tout faire. Et vous n’êtes pas censé tout faire.

  • Ce qui vous pèse mérite d’être confié à quelqu’un que cela stimule.

  • Déléguer, ce n’est pas perdre la maîtrise, c’est gagner en cohérence et en leadership.

  • Le coaching peut vous aider à identifier vos zones d’excellence, vos freins invisibles, et à construire une posture de leader plus alignée, plus sereine, plus durable.

Envie d’aller plus loin ?

Je propose un accompagnement en coaching individuel pour dirigeants, entrepreneurs ou managers souhaitant sortir du surcontrôle et développer un leadership plus fluide, centré et stratégique.

Vous vous reconnaissez dans cet article ? Parlons-en lors d’un premier échange.

Gestion de Conflit au Travail : La Clé n’est pas la Logique, mais l’Émotion.

Gestion de Conflit au Travail : La Clé n’est pas la Logique, mais l’Émotion.

Gestion de Conflit au Travail : La Clé n’est pas la Logique, mais l’Émotion.

Vous êtes manager ou dirigeant et vous sentez la tension monter dans votre équipe ou avec un collaborateur ?

Un simple désaccord sur un projet qui se transforme en un affrontement personnel ?

Vous avez l’impression de passer plus de temps à gérer des susceptibilités qu’à avancer sur vos objectifs ?

Rassurez-vous, c’est une situation que tous les managers connaissent. Le problème n’est souvent pas votre logique ou vos arguments, mais une mécanique cérébrale puissante qui nous dépasse tous.

Dans cet article, je vous dévoile pourquoi les conflits s’enlisent et vous transmets la méthode la plus efficace pour les désamorcer : une approche qui consiste à arrêter de vouloir convaincre avec la raison pour commencer par adresser l’émotion. Une compétence clé que je travaille en coaching avec les dirigeants et les managers que j’accompagne.

Le Point de Bascule : Quand le Conflit Devient Personnel

Dans le monde professionnel, les désaccords sont inévitables. Le point de bascule crucial se produit lorsque la discussion quitte le terrain du problème pour se centrer sur l’individu.

Lorsque des tensions apparaissent, il est fréquent de voir les parties impliquées passer d’une analyse objective du problème à une perception subjective et souvent négative de l’autre personne. Les réflexions deviennent alors « C’est un incapable », « Il me veut du mal », ou encore « Elle refuse mon autorité » pour un manager.

Cette personnalisation du conflit est un signe que notre cerveau émotionnel et archaïque a pris le dessus.

Ce mécanisme est décrit comme l’activation du Système 1 de pensée : rapide, intuitif et basé sur nos émotions, par opposition au Système 2, plus lent et rationnel.

Face à une opinion divergente ou un désaccord, notre cerveau primitif peut interpréter l’autre comme une menace, un « prédateur » potentiel. Cette réaction de défense, héritée de nos ancêtres, nous pousse à nous protéger et à diaboliser l’adversaire.

En conséquence, au lieu de chercher des solutions au problème, l’énergie est dépensée à justifier notre propre position et à attaquer celle de l’autre. Le conflit s’ankylose, alimenté par des jugements de valeur et des interprétations négatives, rendant toute collaboration ou compromis quasi impossible.

Comprendre que la perception de l’autre comme un « ennemi » est souvent une réaction primaire de notre cerveau, et non une réalité objective, permet de prendre du recul et de réorienter le dialogue vers le problème initial.

Pourquoi vos Tentatives de « Raisonner » l’Autre Échouent ?

En tant que manager, votre réflexe est sûrement d’essayer de ramener le calme en recentrant le débat sur les faits et la logique. Pourtant, vous constatez que cela ne marche pas, et que le conflit s’intensifie même.

L’erreur que je vois le plus souvent chez les managers que j’accompagne est de vouloir parler au Système 2 (la raison) alors que c’est le Système 1 (l’émotion) qui est aux commandes. C’est comme essayer de faire des maths avec une personne en pleine crise d’angoisse : sa capacité d’analyse objective est paralysée.

Les émotions dominent, et la capacité à penser de manière claire et objective est largement altérée.

Dans ces moments-là, c’est le Système 1, le cerveau émotionnel et archaïque, qui est aux commandes. Les personnes se sentent attaquées, menacées, et réagissent avec des mécanismes de défense primitifs. Voir l’autre comme un « prédateur » n’est pas une simple métaphore, c’est une réalité psychologique intense qui paralyse toute tentative de résolution rationnelle.

La Clé : Plonger dans l’Émotion pour Mieux en Sortir

La solution efficace, bien que contre-intuitive, est d’adresser la charge émotionnelle en premier. Ce n’est qu’une fois l’émotion apaisée que la porte de la logique pourra se rouvrir.

Voici les différentes compétences que j’enseigne en coaching aux managers et dirigeants

Développer l’empathie managériale et désamorcer la charge émotionnelle

L’objectif primordial est que la personne en face de vous se sente profondément comprise ce qui désamorce la défensive et ouvre la voie à la confiance et à la révélation d’éléments de compréhension.

L’empathie managériale est la capacité à identifier, comprendre et articuler le point de vue et les émotions de l’autre personne, même si vous n’êtes pas d’accord. Elle n’est ni de la sympathie, ni de la compassion.

Ce sentiment de compréhension désamorce instantanément la défensive et ouvre la voie à la confiance et à la révélation d’éléments cruciaux pour la résolution.

Pour y parvenir, plusieurs techniques sont essentielles :

      • L’étiquetage émotionnel: Des études en psychologie ont démontré que le simple fait de nommer les émotions négatives tend à réduire l’activation de l’amygdale, la partie du cerveau associée à la peur et aux réactions de stress. Utilisez des phrases telles que « On dirait que vous êtes en colère » ou « On dirait que vous hésitez… ».
      • La projection du point de vue : Mettez-vous activement à la place de l’autre pour essayer de comprendre comment il voit les choses et ce qui est important pour lui. Cela se traduit par des phrases comme : « On dirait que pour vous, il est important de… » ou « Vous êtes quelqu’un qui cherche à faire de l’excellent travail, et pour vous, cela passe par… ».

Que ce soit pour l’étiquettage émotionnel comme la projection de point de vue, ne jamais dire « je » qui ramène vers soi et activera les défenses de l’autre « j’ai l’impression que tu/vous », « je ressens que tu es en colère », (les adeptes de la CNV n’aimeront probablement pas ce que je décrit ici…)

      • C’est aussi l’occasion de lister mentalement toutes les accusations ou perceptions négatives qu’il pourrait avoir à votre égard ou envers la situation (« Vous pensez peut être que je n’y connais rien, que je ne cherche qu’à vous imposer mon point de vue … »… »). En les anticipant, vous pouvez les valider sans les justifier, ce qui renforce le sentiment de compréhension.
      • Le ton de voix : Votre ton de voix est un outil puissant. Maintenez une voix calme et posée, articulée, en laissant des silences, avec des intonations descendantes à la fin des phrases. Cela aide à créer un environnement apaisant et à projeter une aura de sérénité, même face à l’agressivité ou à la tension.

L’écoute active

La plupart des gens n’écoutent pas vraiment ; ils écoutent pour contrer, pour formuler leur prochaine argumentation, plutôt que pour comprendre. L’écoute active est le contraire : elle consiste à se concentrer pleinement sur ce que dit l’autre, non seulement les mots, mais aussi le ton, le langage corporel.

      • Les « reflets » : Répétez les derniers mots importants ou les idées clés prononcées par l’autre. Par exemple, si la personne dit « Je suis épuisé par la surcharge de travail », vous pourriez répondre :  » par la surcharge de travail… ? » Cela l’invite à s’ouvrir davantage et à se livrer, montrant que vous êtes attentif.
      • Les résumés : Reformulez ce que vous avez compris des propos de l’autre pour vous assurer d’avoir bien saisi sa perspective et pour qu’il le constate. L’objectif est d’obtenir de l’interlocuteur un « C’est vrai », signe qu’il se sent réellement compris et que la barrière émotionnelle commence à s’estomper, permettant un terrain plus propice à la discussion.
      • Éviter le « Pourquoi » : Il est crucial d’éviter les questions commençant par « Pourquoi ». Elles sont souvent perçues comme accusatrices et peuvent mettre la personne sur la défensive, la poussant à justifier sa position plutôt qu’à explorer des solutions.

Passez de la confrontation à Rendre l’autre actif dans la résolution du problème

Une fois l’émotion désamorcée, il est temps de rendre votre collaborateur actif dans la recherche de solution. Pour cela, utilisez des questions ouvertes calibrées qui commencent par « Comment » ou « Quoi ». Elles sont perçues comme une invitation à la collaboration, contrairement au « Pourquoi » qui peut sembler accusateur.

Qu’est-ce qu’une question calibrée ?

Une question calibrée est une question ouverte qui ne peut pas être répondue par un simple « oui » ou « non ». Elle commence presque toujours par « Comment » ou « Quoi ». L’objectif est de forcer l’interlocuteur à réfléchir en profondeur et à formuler une réponse élaborée. Contrairement au « Pourquoi » qui peut sonner accusateur et mettre sur la défensive, les « Comment » et « Quoi » sont perçus comme des invitations à la collaboration et à l’explication.

À quoi servent les questions calibrées ?

Les questions calibrées sont utilisées pour rendre l’autre actif dans la résolution du problème en dirigeant sa réflexion. Elles permettent d’atteindre plusieurs objectifs clés en négociation et en communication :

    • Extraire des informations cruciales : En demandant à l’autre de s’expliquer, vous obtenez des détails sur ses motivations, ses priorités, ses contraintes et ses peurs. Ces informations sont vitales pour comprendre pleinement sa position et identifier les leviers potentiels.
    • Orienter la pensée de l’autre : Plutôt que de proposer directement des solutions ou de confronter des arguments, vous amenez l’autre à considérer des aspects spécifiques de la situation. Vous posez des questions qui l’encouragent à réfléchir à des solutions ou à des obstacles que vous souhaitez qu’il prenne en compte.
    • Engager l’autre dans le processus : Lorsque l’autre partie doit réfléchir et verbaliser ses pensées, elle s’investit davantage dans le processus de résolution. Elle passe d’un rôle passif à un rôle actif, ce qui augmente son adhésion aux solutions qui émergent.
    • Faire avancer la négociation : Si une discussion est bloquée, une question calibrée peut relancer le dialogue en demandant à l’autre comment il envisage de progresser, de mettre en œuvre un accord, ou de surmonter un obstacle. Elle transforme un « non » ou un silence en une opportunité d’exploration.
    • Préparer le terrain pour l’accord : En amenant l’autre à formuler ses propres solutions ou à exprimer ses propres contraintes, vous facilitez l’atteinte d’un accord mutuellement acceptable, car il aura l’impression d’avoir contribué activement à sa conception.

Exemples de questions calibrées :

Voici quelques exemples de questions calibrées et leur effet :

    • « Comment sommes-nous censés faire cela ? » (Invite l’autre à trouver une méthode de mise en œuvre.)
    • « Qu’est-ce qui est important pour vous dans cette situation ? » (Dirige la réflexion sur ses priorités fondamentales.)
    • « Comment pouvons-nous faire en sorte que cela fonctionne pour nous deux ? » (Pousse à une réflexion collaborative sur des solutions mutuellement bénéfiques.)
    • « Qu’est-ce qui vous a amené à cette conclusion ? » (Demande une explication du raisonnement de l’autre.)
    • « Comment pensez-vous que nous devrions gérer cela ? » (Met l’autre en position de proposer une voie à suivre.)

En maîtrisant l’art de poser des questions calibrées, vous ne forcez pas l’autre à vos vues, mais vous le guidez subtilement à travers sa propre réflexion pour qu’il devienne un participant actif et constructif dans la recherche d’une issue favorable.

Ce qu’il faut retenir

Gérer un conflit ne consiste pas à gagner un débat, mais à désamorcer une réaction émotionnelle de défense. En comprenant que vous devez d’abord parler au « cerveau émotionnel » de votre interlocuteur, vous changez radicalement votre approche. L’écoute, la validation des émotions et les questions collaboratives sont vos meilleurs outils.

Vous vous sentez dépassé ? Le coaching de manager et dirigeant est là pour ça.

Mettre en pratique ces techniques en pleine tempête demande de la méthode, de l’entraînement et du recul. C’est précisément mon rôle en tant que coach professionnelle.

J’accompagne les managers comme vous à développer ces compétences pour transformer les conflits en opportunités de renforcer leurs équipes.

Vous souhaitez développer votre leadership et gérer les situations tendues avec plus de sérénité ?

Vous pouvez réserver une première séance ou un appel exploratoire gratuit.

Nous discuterons de vos défis et verrons comment un accompagnement personnalisé peut vous aider à atteindre vos objectifs.

Syndrome du mouvement perdu, yips, twisties : comprendre les blocages moteurs chez les sportifs et les traiter avec l’EMDR

Syndrome du mouvement perdu, yips, twisties : comprendre les blocages moteurs chez les sportifs et les traiter avec l’EMDR

L’an dernier, en tant que membre du jury pour l’article de Marcant et al. (2024), j’ai été particulièrement touchée par leur analyse fine des blocages moteurs d’origine traumatique chez les athlètes. Ce travail m’a inspirée pour écrire cet article, en y apportant une perspective clinique issue de ma propre expérience en thérapie EMDR.

Syndrome du mouvement perdu, yips, twisties : comprendre les blocages moteurs chez les sportifs et les traiter avec l’EMDR

Dans le monde du sport de haut niveau, certains blocages moteurs soudains intriguent autant qu’ils déstabilisent : une gymnaste perd ses repères en plein vol (twisties), un archer est incapable de décocher (syndrome de la page blanche), un golfeur ne peut plus effectuer un putt simple (yips). Ces pertes d’accès au geste automatisé sont parfois attribuées à une simple anxiété de performance. Mais la réalité est souvent plus complexe.

Des travaux récents, dont l’étude de Marcant et al. (2024), viennent étayer une hypothèse centrale : ces blocages pourraient relever, dans certains cas, de processus dissociatifs liés à un vécu traumatique, mobilisant des ressources corporelles et émotionnelles inconscientes.

Qu’est-ce que la dissociation traumatique ?

La dissociation traumatique est une réponse neurophysiologique à une situation perçue comme insupportable ou menaçante, souvent vécue de manière passive et impuissante. Lorsqu’il n’est pas possible de fuir ou de lutter, le corps active une stratégie de survie qui implique une forme de « déconnexion » : on se coupe partiellement de ses sensations, de ses émotions, ou de son mouvement.

Chez les sportifs, cette dissociation peut se traduire par :

  • une perte transitoire de contrôle moteur (« je veux faire le mouvement, mais mon corps ne suit pas »),

  • un blanc mnésique ou cognitif (« je ne sais plus ce qui m’est arrivé »),

  • une altération de la conscience corporelle (« je ne sens plus mes appuis »),

  • une distorsion de la perception du temps ou du danger (« tout ralentit, je flotte »).

Ce mécanisme est bien documenté dans les travaux de van der Hart, Nijenhuis et Steele (2006) sur la dissociation structurelle, et confirmé par des approches neurobiologiques contemporaines (van der Kolk, 2014).

Anxiété de performance ou dissociation ? Deux logiques à ne pas confondre

Tous les blocages ne relèvent pas d’un traumatisme. Il est essentiel de distinguer deux types de blocages moteurs :

Anxiété de performance Dissociation traumatique
Liée à la peur de l’échec ou au surinvestissement de l’enjeu Liée à un événement menaçant passé (blessure, chute, humiliation, rupture de lien)
Surcharge cognitive (trop de contrôle conscient) Coupure défensive (perte d’accès sensorimoteur)
Gêne anxieuse, agitation, tension musculaire Vide, sidération, coupure de sensations
Amélioration par techniques mentales, relaxation, coaching Nécessité de retraitement émotionnel (ex : EMDR)

 

Twisties, yips, syndrome du mouvement perdu (lost move syndrom) et autres blocages : des symptômes compatibles

Les twisties, décrits par Simone Biles, relèvent d’une perte brutale du repérage spatial en pleine figure aérienne. Les yips, chez les golfeurs ou tennismen, empêchent l’exécution d’un geste simple, sans blessure ni déficit neurologique. Dans d’autres disciplines, on parle de lost move syndrome ou de « freeze » moteur.

Dans la littérature, ces phénomènes sont associés :

  • à une interruption de la mémoire procédurale (Yu et al., 2022),

  • à une désintégration sensorimotrice temporaire (Bennett et al., 2017),

  • à des mécanismes défensifs inconscients de type freezing ou dissociation partielle (Spiegel et al., 2013).

Marcant et al. (2024) ajoutent une hypothèse essentielle : ces pertes d’accès au geste ne surviennent pas par hasard, mais dans des contextes à forte charge émotionnelle ou symbolique (retour après blessure, échec marquant, sentiment d’humiliation, rupture avec l’entraîneur, etc.). Le geste bloqué est souvent celui qui symbolise la reconquête de la maîtrise ou la réinscription dans le lien.

L’apport de l’EMDR : retraiter la charge émotionnelle du geste

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une méthode de thérapie basée sur les mouvements oculaires ou stimulations bilatérales alternées, utilisée pour retraiter les souvenirs non digérés. Dans le cas des blocages moteurs, elle permet de :

  • repérer les déclencheurs implicites liés au geste,

  • traiter les émotions et sensations figées dans le corps,

  • restaurer l’intégration sensorimotrice.

Des études de cas (Curdt et al., 2019 ; Graham, 2004) montrent que des sportifs ayant développé des yips, twisties ou blocages post-blessure ont pu, après EMDR, retrouver la fluidité du geste, sans anxiété ni appréhension.

Marcant et al. (2024) soulignent que le travail corporel et sensoriel est essentiel dans ces accompagnements : le symptôme n’est pas à « contrôler », mais à écouter comme le langage d’une expérience émotionnelle non verbalisée.

Pour ma part, j’ai pu travailler sur ce type de blocages avec différents sportifs de très haut niveau : rugby, basket, aviron, BMX, …

Une approche intégrative du symptôme

Le blocage moteur chez les sportifs n’est ni une faiblesse mentale, ni une pathologie isolée. C’est souvent le signe d’un conflit entre l’élan vital et une mémoire traumatique non digérée, entre le désir de performer et une peur archaïque de revivre une situation douloureuse.

L’approche proposée par Marcant et al. (2024) invite à sortir d’une logique de maîtrise ou de performance pour entrer dans une posture d’écoute clinique. Le symptôme, dans cette perspective, est une tentative de préservation de l’intégrité psychique du sujet.

📖 Références

  • Marcant, P., Bardot, C., Perrin, S., & Chauvin, J. (2024). Le blocage moteur chez le sportif de haut niveau : une approche clinique des troubles dissociatifs d’origine traumatique. Pratiques Psychologiques. https://doi.org/10.1016/j.prps.2024.101957

  • Yu, G., Chang, K.-F., & Shih, I.-T. (2022). An exploration of the antecedents and mechanisms causing athletes’ stress and twisties symptom. Heliyon, 8(10), e11040.

  • Bennett, J. et al. (2017). The yips in sport: A review. Sport and Exercise Psychology Review.

  • Curdt, A., Eggleston, B. (2019). Efficacy of EMDR in athletic trauma cases. Spotlight on Clinical Psychology Research.

  • Van der Hart, O., Nijenhuis, E. R. S., & Steele, K. (2006). The Haunted Self: Structural Dissociation and the Treatment of Chronic Traumatization.

  • Van der Kolk, B. (2014). The Body Keeps the Score. Viking.

  • Spiegel, D., et al. (2013). Dissociative disorders in DSM-5. Depress Anxiety.

EMDR, chocs émotionnels et traumas chez les athlètes et sportifs de haut niveau.

EMDR, chocs émotionnels et traumas chez les athlètes et sportifs de haut niveau.

Ces dernières années j’ai eu le plaisir d’accompagner différents athlètes de haut niveau en coaching et en EMDR. Je reste persuadée de l’importance de parler de l’utilité de l’EMDR dans la performance sportive. J’ai été bluffée de voir qu’en matière de traitement des trauma sportifs, parfois une seule séance suffit pour lever un blocage apparu suite à une blessure.

EMDR, chocs émotionnels et traumatismes chez les athlètes et sportifs de haut niveau.

La pratique du sport de haut niveau expose les athlètes à des situations de stress extrême qui peuvent laisser des traces psychologiques profondes. Ces traumatismes ne se limitent pas aux blessures physiques : les non-sélections, les contre-performances, la pression de l’entourage ou encore l’exposition médiatique peuvent générer des blocages et des troubles durables, souvent sous-estimés dans le monde sportif.

Blessures, accidents et commotions : des traumatismes majeurs

Les blessures graves, les chutes à grande vitesse (en ski ou cyclisme, par exemple) ou les commotions cérébrales sont des sources fréquentes de stress post-traumatique chez les sportifs. Les études montrent que 13 à 25 % des athlètes présentent des symptômes de SPT, soit deux à trois fois plus que dans la population générale (Aron et al., 2019).

Les conséquences peuvent inclure : hyperexcitation, troubles du sommeil, pensées récurrentes, cauchemars, évitement de certaines situations ou gestes sportifs, voire arrêt temporaire ou définitif de la pratique.

Clint Malarchuk, ancien gardien de hockey NHL, a par exemple souffert pendant des années de SSPT après avoir survécu à une blessure spectaculaire à la gorge en plein match. Ce type d’événement laisse une empreinte psychique durable, bien au-delà de la cicatrisation physique.

Non-sélections, ruptures de contrat et exclusion : des traumas silencieux

Être écarté d’une sélection, perdre sa place dans une équipe, ou vivre une rupture de contrat sont des expériences pouvant provoquer une détresse émotionnelle profonde, parfois assimilable à un deuil. Ces événements sont souvent minimisés mais peuvent entraîner anxiété, perte de confiance, troubles du sommeil, ruminations, voire des blocages moteurs.

Les symptômes s’apparentent à ceux du stress post-traumatique, même si le DSM-5 ne les classe pas toujours comme tels. Les recherches récentes insistent sur la nécessité de prendre en compte ces « petits » traumatismes, qui peuvent avoir des effets aussi délétères que les blessures physiques (Cao et al., 2023 ; Gold et al., 2005 ; Mol et al., 2005).

Pressions extérieures : famille, entraîneurs, réseaux sociaux

La pression ne vient pas uniquement de la compétition : attentes familiales, exigences des entraîneurs, exposition médiatique et nécessité de « performer » sur les réseaux sociaux s’ajoutent à la charge mentale des athlètes. 

Naomi Osaka, quadruple vainqueure de Grand Chelem, a suspendu sa carrière en 2021 en évoquant l’anxiété liée aux obligations médiatiques. Michael Phelps, nageur le plus titré de l’histoire olympique, a révélé avoir traversé de longues périodes dépressives malgré ses victoires, insistant sur l’importance de l’accompagnement psychologique des sportifs.

Autres exemples de blocages et de symptômes

En gymnastiques, on connait les « twisties » (perte de repères ) ou les « yips » au golf (blocage du geste), d’autres formes de blocages existent :

  • Syndrome de la page blanche chez les tireurs sportifs ou archers, incapables de déclencher le geste au moment crucial.

  • Blocage du service chez les tennismen, qui n’arrivent plus à engager le point.

  • Impossibilité de plonger chez les nageurs après une mauvaise réception.

  • Refus de contact chez les rugbymen après une commotion, se traduisant par l’évitement des duels.

  • Arrêt de la course chez les sprinteurs ou coureurs de fond, sans cause physique apparente.

Signaux d’alerte à surveiller

  • Troubles du sommeil persistants

  • Irritabilité, repli sur soi, perte d’intérêt

  • Évitement de certaines situations, gestes ou compétitions

  • Baisse soudaine de performance sans explication physique

  • Douleurs inexpliquées, troubles psychosomatiques

  • Discours négatif, perte de confiance, idées noires

L’EMDR : une solution efficace

L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une thérapie reconnue pour traiter les traumatismes psychiques, notamment dans le sport, même si elle n’est pas encore très connue dans ce milieu. Elle permet de retraiter les souvenirs douloureux, d’apaiser les émotions associées et de restaurer la capacité d’action du sportif.

Des études de cas cliniques montrent son efficacité dans le traitement des blocages liés à des blessures ou à des situations traumatiques. J’ai eu l’occasion de travailler avec un rugbyman ayant développé un blocage lors des sauts suite à une chute. Une seule séance a suffit pour que son cerveau digère ce souvenir et qu’il retrouve sa pleine capacité de mouvement. D’autres exemples existent en natation, golf, tir à l’arc ou tennis, montrant comment l’EMDR peut débloquer des situations réputées insolubles (Graham, 2004 ; Bennett et al., 2017 ; Curdt & Falls, 2018).

Il convient toutefois de rappeler que chaque situation est unique : certaines problématiques nécessitent plusieurs séances, notamment quand les symptômes sont anciens ou très ancrés.

Conclusion

Les traumatismes psychiques chez les sportifs de haut niveau sont nombreux, multiformes et souvent invisibles. Blessures, accidents, non-sélections, pressions extérieures : autant de chocs qui peuvent laisser des traces durables. Il est essentiel de reconnaître ces signaux d’alerte et de proposer des accompagnements adaptés, comme l’EMDR, pour permettre aux athlètes de retrouver équilibre et performance.

Il est temps que le monde du sport considère la santé mentale avec le même sérieux que la performance physique. Préserver l’intégrité psychique des sportifs, c’est aussi leur permettre d’exprimer pleinement leur potentiel.


Références :

  • Aron, C. M. et al. (2019). Post-traumatic stress disorder (PTSD) and other trauma-related mental disorders in elite athletes: A narrative review. BJSM.

  • Cao, X. et al. (2023). Elite youth athletes’ mental health…. Journal of Sports Sciences.

  • Gold, S. et al. (2005). Is life stress more traumatic than traumatic stress? Journal of Anxiety Disorders.

  • Mol, S. et al. (2005). Symptoms of PTSD after non-traumatic events. British Journal of Psychiatry.

  • Graham, L. (2004). Traumatic swimming events reprocessed with EMDR. The Sport Journal.

  • Bennett, J. et al. (2017). The Efficacy of EMDR With Graded Exposure in Sport. Journal of EMDR Practice and Research.

  • Curdt, A. & Falls, N. (2018). EMDR and athletic trauma.

  • The Guardian (2021). Naomi Osaka withdraws from French Open.

  • ESPN Documentary (2018). The Weight of Gold (Michael Phelps).